Les ustensiles

COMMANDEMENT N°8 : Entreprendre c‘est aussi accepter l’échec !

Admettre l’échec pour mieux rebondir?

Avec un titre pareil, ça y est je te fais peur ! Mais non ne t’inquiète pas, c’est juste que parfois il faut savoir s’avouer les choses, savoir regarder la vérité en face et accepter l’échec …

echec

Si tu as créé ta boîte il y a quelques temps, c’est pour réussir ! Evidemment, c’est ton seul objectif.

Contre vents et marées, tu te bats de toutes tes forces, de toute ton âme, c’est ton projet, ton bébé, pas moyen de lâcher l’affaire !  Sûr de toi, de ton idée, de ta stratégie, de tes chiffres prévisionnels, il est hors de question d’admettre l’échec !

Tu te trouves des explications, des justifications, des coupables, …  Ce n’est qu’un mauvais démarrage, une mauvaise passe, un impondérable. Mes estimations de chiffre d’affaires ne peuvent pas être fausses à ce point… Il y a forcément une explication: conjoncture économique, météo, politique, ou autre. Mais quel que soit le motif, il ne peut s’agir pour toi que d’un phénomène passager.

Il suffit que tu t’accroches, voilà tout !

S’accrocher, tenir bon, se battre, se prendre des claques, rebondir, … Oui, cela fait effectivement partie du quotidien de bon nombre de chefs d’entreprise ! Mais s’accrocher pendant combien de temps ? Là est la véritable question, et c’est ici également que réside le piège…

Si tu sens que tu t’es trompé, que tu as surestimé le potentiel de l’entreprise, que ta stratégie n’est pas la bonne en fait, … mieux vaut que tu l’admettes.

accepter échec

Rien ne sert de s’entêter (ni de s’endetter d’ailleurs !) indéfiniment. Admettre les faits, la vérité, et agir, ce n’est pas baisser les bras, non ! Ce n’est pas du défaitisme non plus ! C’est juste de l’objectivité : tu es réaliste, et c’est aussi à cela que l’on reconnait un bon gestionnaire. Celui qui sait reconnaître une situation d’échec, s’y confronter et l’assumer.

Bon nombre de chefs d’entreprise en difficultés qui ne veulent pas reconnaître la réalité peuvent être comparés à un joueur de poker car il est persuadé qu’il va « se refaire la cerise »… Du coup comme tu es persuadé que tu vas t’en sortir et rebondir, et bien tu remets des billes sur la table… jusqu’au jour où … c’est terminé, GAME OVER !

S’accrocher trop longtemps ne fera qu’augmenter l’endettement, et te conduira inévitablement à la cessation des paiements. Et là attention, qui dit cessation des paiements dit dépôt de bilan obligatoire ! C’est la loi, et il en va de ta responsabilité personnelle de dirigeant. Et si tu es allé trop loin, que tu t’es voilé la face trop longtemps, que tu as aggravé lourdement la situation de l’entreprise par ton défaut de prise de conscience… le Tribunal peut reconnaître la faute de gestion et étendre le passif de l’entreprise à toi personnellement.

Donc, s’accrocher oui ! Mais à condition de savoir lâcher prise à temps et de prendre conscience de la situation si tu ne veux pas être impliqué par la suite.

Il te sera plus facile de rebondir si tu fermes par toi-même ta société, si tu as sauvegardé au maximum tes partenaires, plutôt que si tu as été contraint de le faire par un tribunal…

Alors ne néglige pas cette prise de conscience l’échec, car les portes de l’entreprenariat pourraient bien t’être fermées définitivement …

Si tu es accompagné au quotidien par ton expert-comptable, ton avocat, ta banque, surtout ne leur cache pas les choses et confie-toi à eux, car ce sont les bonnes personnes pour te dire quoi faire et elles te soutiendront pour surmonter tes difficultés.

J’espère de tout cœur que ton projet n’en arrivera pas là, et si tu as déjà conscience de tout cela, c’est quasi gagné d’avance pour toi ! 🙂

A propos de l'auteur

Amélie DESCHAUMES

Amélie DESCHAUMES, expert-comptable à CAPEC, cabinet d'expertise-comptable, conseil. Accompagne les entrepreneurs dans leur projet de création-reprise

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